jeudi 21 août 2008

Usain Bolt est grand.


9.69 c'est énorme, 19.30: c'est surhumain. J'en suis encore secoué. J'ai pourtant le souvenir de Johnson à Atlanta 1996..mais là c'est autre chose. J'avoue que je voyais Bolt en 19.40, c'était le sous-estimer.

Enfin bref, je ne vais pas m'attarder sur un sujet qui va être rabâcher par les médias pendant des semaines. Car je ne vois pas ce que je pourrai y apporter de plus, si ce n'est un zeste de passion et d'admiration saupoudré de quelques données biomécaniques.

Seulement, l'homme le plus rapide du monde aura toujours à mes yeux un statut de super-héros.
Ce "petit Bolt" que je suis depuis des années, quand j'y repense ce type était mon mot de passe MSN il y a presque 3 ans; je vouais déjà un culte à son talent précoce. Tout observateur avisé se doutait depuis plusieurs années que Bolt allait exploser. Seulement entre avoir un potentiel et l'exploiter jusqu'au bout il y'a un grand pas que Bolt a franchi à presque 40km/h, très élégamment en plus.

[Je ne raccrocherai pas les pointes avant d'être à moins d'une seconde du record du monde. 10'69 pour moi l'année prochaine ou rien. Ça aurait dû être fait depuis longtemps.
Je ne jamais eu autant envie de recourir!

Une passion ne peut pas restée enfouie bien longtemps dans le cœur d'un passionné.]

mardi 19 août 2008

This is kinda GrOtEsQuE! D'ya know wadamin? [entracte provisoire]



"Je suis une grande romantique." C'était son argument ultime, sa parade universelle face à toutes mes attaques. Oui, j'étais du type offensif. Pas le genre de bout-en-train à lancer des vannes grasses soutenues par une voix de baryton. Plutôt du genre à distiller ça et là des petites piques invisibles à l'œil nu. Un acupuncteur verbal, pince-sans-rire de surcroit. Un poison conjugal, un saboteur social.
Je le savais mais n'y pouvais rien. Je n'étais pas foncièrement méchant pourtant. Mais idéaliste et comas idylliques ne font pas bon ménage. Les stigmates sont tenaces chez l'homme malléable, ancrées comme un trace de doigt dans de la pâte à modeler qui aurait séchée au soleil.

Aigri? Non, je n'irais pas jusque là. Seulement je n'avais plus cette enthousiasme naïf de mes 20 ans. Cette force sourde qui vous pousse vers l'avant à toute vitesse, ce moteur qui vous lâche en plein milieu de l'autoroute de la vie.
Elle était "une grande romantique". Je me rappelle de la première fois où elle avait prononcer cette phrase. Je lui avait demandé si elle était fan des Boys 2 Men ou de Slow Jams mielleux. Elle m'avait répondu très sèchement avec son accent du Tennessee dissimulé temps bien que mal : "darling, je te parle de romantisme au sens classique, dans l'acception Chateaubriandesque du terme".
J'avais éclaté de rire, pour la première et dernière fois. Une de nos plus fameuse disputes. Les américains n'ont pas le sens du second degré.
Dès que je la contrariais sur un sujet intellectuel, elle me parlait d'un certain professeur de littérature qui enseignait à Paris 2 Panthéon-Assas ( sorti de sa bouche je n'avais jamais entendu un mot comporter autant de S!). Elle était incapable de dire simplement: la fac.
Je crois que je ne l'aimais pas. Seulement j'étais du type passif, résigné. Je faisais avec.
Jusqu'à ce jour fatidique.
Elle m'annonçait qu'elle avait une envie de Belgique. Envie à laquelle je répondis maladroitement, j'en conviens: "envie de Léon à Bruxelles ou plutôt de Jeff à Bruges? Non, d'Ann Demeulemesteer. Ce nom m'évoqua tout simplement un fromage. Nous étions de deux monde différents.
Cette histoire pris fin dans ce Thalys de 10h42 pour Bruxelles-Midi, alors que je laissais filer vers se plat pays mon américaine à la chevelure épaisse avec pour seuls bagages: sa blondeur, sa beauté glaciale, ses traits réguliers, sa rigidité cadavérique et ses larges hanches. Adieu ma Frigide Barjot! Adieu, je ne serais plus jamais le ying de ton yang; à moins que ce ne soit le contraire.
Je lui envoyait un ultime et pathétique baiser, qu'un agent de quai flamand interpréta pour sa propre personne.
J'étais le genre de type qui rattrapais les filles par le bout de la manche quand elles s'en allaient, boudeuses, loin de moi. Je cédais facilement, la vie avait fait de moi un suiveur. Mon amour propre était comme mon cordon ombilical, j'ai pleuré et saigné quand on me l'a coupé, sa disparition a laissé des traces indélébiles, il a fini à la poubelle et je ne l'ai plus jamais revu. Je me devais donc de fermer le rideau avec autant de classe que je l'avait ouvert.
Oui car j'avais séduit ma belle grâce à la fameuse et infaillible "technique de Mufasa" qui consiste à regarder Le Roi Lion avec sa future proie et à la consoler de façon très affectueuse à la mort du père de Simba. Infaillible. Une grande, TRES grande romantique je vous dis. J'avais encore une botte secrète pour la rattraper: la fameuse tirade de Perdican. Je n'ai pas fais les choses à moitié, car on ne badine pas avec l'amour.
J'ai laborieusement découpé des grosses lettres dans un tas de magasines et lui ai envoyé ce qui suit. Que ce fût long!
"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.
On est souvent trompé en amour, souvent blessé et malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : "J’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui."
Elle n'a jamais répondu. Je la croyais pourtant GRANDE ROMANTIQUE. Je n'avais pas compris cette femme, plus étrangère que jamais. Je n'avais sûrement pas saisi la nuance, le sens CHA-TEAU-BRI-AN-DESQUE! Avec l'accent du Tennessee siouplait!