jeudi 12 juin 2008

NE PAS DERANGER


La lumière tamisée pour pouvoir laisser libre cours à mon imagination, une vague effluve d’encens qui me transporte, la porte fermée à clé pour ne pas être dérangé, un vieil album de soul en fond sonore délicat et feutré…volets mi-clos, sous la couette, après avoir pris soin d’enlever mes chaussettes, le plus proche possible de l’objet de mon désir, je prend quelques minutes pour observer ce qui me comblera de bonheur tout au long de la nuit. Sueurs froides, fous rires, je l’observe avec intérêt, avec l’œil de l’habitué, mais parfois avec étonnement quand la surprise est au rendez-vous. L’espace d’une heure voire plus, je suis un autre, je suis ailleurs, en face à face avec tout et rien , je met du cœur à l’ouvrage, mettant un point d’honneur à ce que cela se passe le mieux possible, sans d’intempestives interruptions ou d’intemporelles intempéries.

Le moment où cette action est la plus jouissive, l’instant où l’on remercie la nature de nous avoir donner deux yeux, deux mains et un cerveau pour apprécier le tout…c’est bien sûr la nuit. Doux moments d’insomnies comblés, tourments de minuit avortés : c’est bien souvent la SEULE solution pour tout oublier, pour voyager bon marché. Je ne pense pas être le seul homme qui tuerait pour ça...

Rentrant de soirée, flash dans les yeux rouges, sourire béat pendu aux lèvres, illicite allégresse : besoin d’intimité. Vite, vite, je sais ce qui m’attend fidèlement sous les draps. L’impatience est mère de toutes mes vertus donc je cours: pathétique, gracieux. Ça y est je suis dedans, c’est chaud et cotonneux. Considérant que chaque battement de mon cœur est un bonus, un instant de grâce attribué de façon arbitraire, je me dis que c’est ça l’bonheur.
Le souffle haletant, jusqu’à en tomber de fatigue : je lis un livre.