vendredi 20 juin 2008

Il y a des jours comme ça.



10H02, paupières supérieures qui se décollent des paupières inférieures. Geste désagréable, parfaitement dissymétrique, contre-nature: ça picote.
Courbatures, langue pâteuse, les veines de ma tempe gauche semble interpréter La Cucaracha remixée par David Guetta. "Frog" cérébral, je soufre relativement.
Je regrette déjà cet illicite brouillard et ces gorgées houblonneuses de la veille. Comme toujours.

Tendant ce qui me sers de bras pour atteindre ma lampe de chevet comme si il s'agissait du Saint Graal, je me heurte à un mur, mou. Je réalise tout de suite que ce lit n'était pas la demeure d'un seul homme en ce matin difficile, et c'est sûrement pas plus mal comme ça. Le mur bouge, grommèlement, ou plutôt: doux soupir de réveil dont seules les femmes on les secret. Un homme ne PEUT PAS emmètre de DOUX soupir pendant sa première heure de conscience de la journée, c'est comme ça.
On se demande tout de même quel message a voulu faire passer Diana Ross en chantant Love Hangover...
Nouvelle tentative pour atteindre le "Saint Graal", mais la lumière ne fût pas. Car c'est toujours dans ces moments là que l'ampoule grille. C'est aussi toujours dans ces moments là que l'on veut saisir le portable comme éclairage provisoire salvateur, mais qu'on le fait tomber sous le lit d'un geste maladroit.

Douche à la papaye, étirements, shampooing, locks mouillées (sensation d'une EXTREME "désagréabilité" pour ceux qui savent). I only got 4 minutes, to shave the world. Tic-tac tic-tac. Rasage approximatif, puis je me parfume très légèrement avec un échantillon d'Antidote de Viktor & Rolf, fragrance peu estivale mais ayant apparemment un effet pseudo-aphrodisiaque sur ma personne, j'en use, mais n'en abuse pas.
Crème bleue sur la face, je remercie Nickel d'avoir créer Bonne Gueule, audacieux cosmétique.
Dégâts limités compte tenu des circonstances aggravantes.

J'enfile mes Nike, et file sous la pluie bretonne. Rejetant toute forme de parapluie comme toujours, je subis, les dents serrées. Et puis mes cheveux étant déjà dans un état d'humidité confondante, je relativise. Pourtant dans ma tête le mois de juin c'était: ciel bleu, mer bleue, tes yeux, merde.

S'en suit une série d'évènements banaux (pardonnez-moi cet odieux pluriel, sans doute le moins esthétique de la langue française) mais pour la plupart, inédits dans ma vie.
-J'ai en effet dégusté des Baked Potatoes en guise de déjeuner irlandais dans un pub, en compagnie féminine et plurielle qui plus est. A refaire.
-J'ai trouvé refuge sous un parapluie. Il arborait fièrement en motifs, des cœurs fluos disposés aléatoirement. Quel con. Plus jamais jusqu'au tsunami qui touchera la France en 2057 à cause du réchauffement climatique et de Nicolas Hulot!
- J'ai acheté un vêtement chez H&M.
- Il s'agissait d'une chemise manches COURTES.
- Dans des tons approximativement VERTS!!! Plus jamais...jusqu'aux soldes.
-J'ai raté mon entrainement d'athlétisme pour une bonne raison. En l'occurence: faire savoir à Darty que le batterie Lithium-ion de mon mp3 avait triplé de taille au point de détruire ledit appareil. Leur faire part de mon inquiétude quant à la mini-bombe nucléaire en sursis résidant dans ma poche gauche, pression diplomatique de mon paternel à l'appui. Echec. Et le sacro-saint contrat de confiance? N'achetez plus chez Darty, ou vous aurez à faire à Handicap International!
-Ce même paternel m'a ensuite invité à boire une bière en terrasse, puis d'autres. Avant de m'avouer malicieusement qu'il avait pillé la cave d'un vieux con derrière ce même bar, grands crus de 1946 en prime. Enfin, c'était sous Pompidou. Puis à mon tour de lui avouer d'inavouables choses dont la pathétique existence de ce présent blog, avant qu'il ne réponde parfaitement aux questions qui me turlupinaient dans l'article précédent. Non sans m'avoir auparavant parler d'une des ses collègues de travail avec une insistance suspecte. Ah les hommes. Moment d'ores et déjà d'anthologie.
- J'ai regardé un match de foot TOUT SEUL. Honteux.
- J'ai retrouvé ma Magic Box. Une boite en tissu moche, surmontée d'un éléphant en jade qu'un ami m'avait ramené de Pékin en 1999. Magique cette boite, car elle renferme les secrets les plus intimes. Des dizaines de lettres et mots d'amour collectés du CM2 à la terminale. Croustillant. Un petit bout de papier sur lequel est griffonné de manière maladroite "tu m'aimes: OUI ou NON, entoure la bonne réponse", le genre de mot que la maitresse finit toujours par confisquer et lire à haute voix. Ou bien, une longue déclaration sentimentalo-érotique des 8 pages, un cachet de cire avec une initiale: S, l'écriture plus assurée d'une jeune fille de 16 ans, des extraits de Baudelaire mal choisis recopiés tardivement, de l'insouciance. Ah les femmes. Emouvant.
-Mon cactus est mort de SOIF. Je ne comprend rien aux plantes.

Et je n'ai toujours pas abordé la première page de Lolita. Enfin, il y'a des jours comme ça, où RIEN ne se passe, mais où l'on découvre TOUT.


jeudi 19 juin 2008

Des chiffres et des lettres..mais surtout des lettres.


-Lire ou ne pas lire, telle est la question!!!
-Ah bon?
-Oui!
-Mouais, bof.

[Dialogue de sourds...pour aveugles]

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Je vais donc plonger le nez dans la littérature russe. Mais en fait ça rime à quoi? Sans blague, je me le demande parfois.
Y'a des types qui n'ont jamais lu autre chose que la notice de leur I-POD et qui sont heureux comme des coqs en pâte, tandis que beaucoup de "lettrés" sont des cons finis sous Prozac marmonnant des poèmes de Rimbaud à tire-larigot dans leur barbe de 6 jours.
>>> " Tandis qu'une folie épouvantable, broie
Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;
Pauvres morts dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie,
Nature, ô toi [...]
- Oh toi ta gueule!!!
Sans blague, la savoir rend chiant, et ça Socrate l'avait pas vraiment prévu. Charlatan, pédophile!

S'impose alors un choix de vie, surtout à moi, petit con de même pas 20 ans, n'ayant pas lu tout ses classiques. Bah ouais, parce que je commence à avoir l'impression qu'on ne peut pas lire à moitié. Quand t'es petit, tu lis Roald Dahl et t'es content, mais là c'est plus la même chose .Alors soit tu lis toute ta vie et tu la rate, sois tu vis toute ta vie et t'as aussi de grandes chances de la rater.
Et puis y'a ce truc biblique que mon athée de père m'a souvent répéter: "Heureux les simples d'esprit".Ça sentait l'arnaque, lui qui passe 80% de son temps libre en position allongé, ses coudes formant un angle à 57 degrés, un bouquin dans les mains. Et il a jamais eu l'air si heureux que ça, alors peut-être que...

Le seul problème ici est une question de temps, car lire: c'est long. Il faudrait arriver à trouver le bon compromis entre vie socialo-scolaro-professionnelle et érémitisme littéraire. Plus facile à dire qu'à faire.
Comment comprendre Beigbeder sans Camus, Camus sans Balzac, Balzac sans Rabelais, Rabelais sans Aristote? Alors soit tu t'en fous et tu lis les livres actuels qui te bottent, des trucs écris par des écrivains dynamiques et tout et tout.
Soit tu lis tes classiques jusqu'à 50 ans, et là tu te commences à lire les bouquins qui sortent en 2038 quand même Lolita Pille sera vieille, mais là, c'est toi qui ne sera plus d'actualité.

Alors est-ce que quelqu'un peut m'aider? Sérieusement, comment vous lisez, qu'est-ce que vous lisez ? Suis-je le seul à me poser ce genre de questions?

Je suis à la recherche d'écrivains japonais parlant du Japon contemporain, ou bien d'auteurs afro-américains relatant des récits ayant pour univers le monde de la Soul, du Funk ect...

Parce que les écrivains U.S rebelles à la : Bukowski/Miller/Burroughs/Kerouac/Easton Ellis, ça va un moment, l'ambiance beatniko-alcoolo-rock'n'rollo-woodstockien j'en ai ma claque. Les écrivains parisiens sous coke: idem.
HELP ME, merci d'avance.


lundi 16 juin 2008

Roulette russe


Aujourd'hui, le Maréchal Pétain m'a aidé à choisir un livre. Le genre de truc qui t'arrives pas tout les jours. Un type mort avant même le Rock and Roll! Et con comme un balai de surcroît. Enfin là n'est pas la question.
Toujours est-il que j'étais encore plus tiraillé qu'un candidat de Qui veut gagner des millions? sans joker. Il me fallait choisir mon prochain livre à lire, et c'était soit le gros pavé Lolita de Nabokov, soit Les particules élémentaires de Houellebecq. Rien à voir, je vous l'accorde.
Donc j'ai tiré à pile ou face, lâche que je suis, comme un type ne sachant pas prendre son destin en main et s'en remettant à une force supérieure. La force supérieure en question était en l'occurrence une pièce de monnaie datant de 1943, trouée en son centre et sur laquelle était apposée la marque: ETAT FRANCAIS. J'aurais tenu un poil d'Hitler conservé dans du formol dans ma main que mon impression n'aurait pas été différente. Cette pièce appartenait à mon défunt grand-père paternel, ancien partisan d'extrême-droite, une longue histoire...
Et me voilà avec mon bout de métal troué collaborateur, à m'en remettre à Newton et à sa gravitation universelle pour choisir la prochaine cause de ma douce schizophrénie littéraire...

BING! Nabokov et sa LO-LIII-TAAA! Je me prépare donc à pénétrer dans le monde du Goulag, de la Vokda, du communisme, du patin à glace...dans le cerveau d'Alizée!

Et j'ai peur, c'est mon premier écrivain russe. Etant donné que je suis du type passionné, cette lecture m'effraie au plus haut point. En effet la première fois que j'ai regardé un manga, j'ai appris le japonais tout seul pendant des heures. A force de lire de bouquins sur NYC, j'ai bien failli réserver une chambre à Brooklyn sur "hostelworld.com" . Et la première fois que j'ai bu une gorgée de rhum, j'ai failli jouer ma Playstation au poker pour m'acheter une île déserte caribéenne sur laquelle je finirais mes jours à siroter des cocktails...
Cette fois-çi ça va être quoi? Une inscription à un cours de polka, une école de journalisme à Nijni Novgorod, une cotisation au parti communiste , un voyage en transsibérien?

Qui vivra verra, c'est ça non?
Alors: Na zdorovie!

dimanche 15 juin 2008

It's gonna be our litlle dirty secret...


[Ante-Scriptum: Tout ceci n'est qu'une vaste mascarade, je ne pourrais en être tenu pour responsable. Quoique...]

Une femme avec une femme...ça a toujours fasciné les hommes, c'est comme ça. Simple fantasme libidineux? Souvent oui, sans doute.
Sans parler d'ignominies pornographiques, quel homme occidental et non réactionnaire a déjà été dégouté par une scène de cinéma mettant en scène pudiquement deux femmes se dénudant mutuellement avec langueur au milieu d'un champ d'orge ruisselant de soleil? Quel homme n'en veut pas au réalisateur de Deux Sœurs Pour Un Roi d'avoir respecter la véracité historique et donc de n'avoir pas filmé de tendres ébats aristocratiques entre Scarlett Johansson et Nathalie Portman suffocantes dans leurs corsets étriqués opprimant leurs gorges opulentes ?...Dites-le moi, que je lui jette la première pierre.

Il est vrai qu'il n'en va pas de même pour une homme avec...un homme. Cette image est majoritairement beaucoup moins bien reçue à l'applaudimètre. La gent masculine à tendance à être quasi-universellement dégoutée par ce type de situation. Et j'avoue que moi le premier, sans homophobie aucune, je deviens d'une intense nervosité lorsqu'un être humain du même sexe porte à mon égard un intérêt qui me semble démesuré compte tenu des circonstances.
"Un mec veut m'offrir un verre, une crête sur le crane. Il insiste, je refuse. Il persiste, je refuse. Il commande, je m'arrache..."
Alors pourquoi les lesbiennes dérangent moins?
La première explication c'est que l'idéologie et l'imagerie générale d'une société est fortement formatée par des HOMMES mariés de 40 ans en costumes Kenzo mi virils, mi néo-métrosexuels ou bien par des artistes drogués, hétérosexuels et polygames. Et puis les publicitaires sont de jeunes pervers abreuvés de pornos lesbiens, et ce sont eux qui contrôlent nos rétines!!
La deuxième explication, celle qui me plait le plus: c'est qu'objectivement, une femme c'est plus beau qu'un homme (et je n'en démordrai pas) alors deux femmes...
Esthétiquement parlant: deux trucs ronds, c'est plus beau que deux trucs plats (schéma à l'appui): on y peut rien.

L'explication "ultime" demeure selon moins celle du mystère. Oui, le mystère, c'est un peu ce qui guide nos vies, nos peurs, nos dégouts et nos envies. L'homme en face de ce qu'il ne connait pas est le plus étrange des mammifères. Dégouts vis à vis d'insectes en tout genre, envie de voyages divers et variés dans de lointaines contrées, peur d'un avenir incertain fait de moult dérives comme autant de fins alternatives aléatoires, soirées passées devant un reportage voyeur de TF1 exhibant l'histoire d'un type à 4 bras, xénophobie. Et bien le sentiment de curiosité suscité par l'alliance de deux Homo Sapiens femelles c'est un peu pareil, en plus freudien. Et sûrement en plus poétique aussi.

C'est moins de bruit, plus de temps, un café allloooonngggéééé, 4 talons aiguilles, 2 fois plus de coffrets de DVD ( Almodovar, Sofia Coppola, Woody Allen, Bradshaw and Co, de très vieux Friends et l'une des deux qui aimeraient Tarantino...pas l'autre). C'est aussi du chocolat noir 80%, pas de matchs de foot, des expos d'art contemporains le dimanche matin, 2 cartouches de cigarettes ( Peter Stuyvesant pour l'une, Gitanes pour l'autre) donc 2 cancers du poumons, de véritables parfums d'intérieurs plutôt que de vulgaires désodorisants dans les cabinets, UN DRESSING (!!), 7 vieilles médailles de gym et d'équitation, une machine à coudre, un disque de France Gall fêlé, innocemment délaissé sur une table basse en verre un peu rayée par un cendrier indien en laiton, un boite de bas nylon.

Contrairement aux idées reçues, une femme avec une femme, ce n'est pas forcement: une malle entière de Vynils collector de Dalida, un sex-toy par tiroir, des couverts en bois, 2 végétariennes, 5 poissons rouges, une présence annuelle assidue à la "Lesbian and Gay Pride", un PACS, l'une avec les cheveux courts et l'autre blonde aux cheveux longs, 14 parfums de thés disponibles à la carte, une fidélité à toute épreuve, des parents "soixante-huitards", 4 mains parfaitement manucurées, des fantasmes sur Bree Hodge de Desperate Housewives, des torrents de larmes devant Boys don't Cry.
Non, c'est sûrement tout autre. Enfin, je ne le saurai jamais, sans doute un mal pour un bien. Qui sait? Vous peut-être?