lundi 5 janvier 2009

Ne regarde pas derrière toi car hier était un jour pluvieux.




[Hier soir j'ai vu une phrase écrite à la craie par terre, elle n'a sans doute pas résisté aux intempéries. Ça disait une connerie du genre: "Les proverbes des vieux font mourir de faim les jeunes" .
C'était faux, ça ne voulait rien dire, j'ai adoré. Je me nourris de sophismes, n'empêche que je me demande quel âge avait ce type qui s'était sûrement agenouillé en pleine nuit, égratigné l'auriculaire droit sur le goudron par -7° degrés pour sauver le monde ou du moins faire sourire un passant rêveur...]


2008, fût une année horrible et joyeuse. Tant mieux. Foudre et miel, sang et eau. Un genre de pont entre deux quais, une accouchement douloureux sans anesthésie péridurale ni césarienne de confort.
Non bien sûr, je dramatise. Et puis ça ne rime à rien ce découpage temporel artificiel, c'est une cloison mentale de plus.
Tout de même cette année à compté plus que d'autres; 2008 est un peu une "crevette-bijou", je l'ai décortiqué puis mis précautionneusement dans une boîte kitsch et nacrée dont je n'ai pas perdu la clé.


"Un gros ballon flotte en silence dans le ciel étoilé, c'est un ballon violet dans lequel j'ai entreposé toutes mes mauvaises pensées. Il survole la ville, il éclate, les mauvaises pensées se dispersent, les personnes fragiles s'en régalent, et s'éparpillent dans la nuit de stress. Des envies d'autodestruction viennent salir les murs de la ville.

Une nouvelle pollution psychologique m’accompagnes le long de l’abîme. Je rentabilise mes nuits de crime, tue mon animal de compagnie, contamine tout mes cons d’amis, comptabilise tout mes victimes, garde un œil sur mes ennemis, brise les glaces, dévalises les vitrines, applaudis lorsque les morts s’animent. Les nuages s'épaississent a l'horizon et tout d'un coup la ville ressemble a s'y méprendre a une prison"
(L'armée des 12- Pollutions) Extraits choisis comme les patates pour les chips Vico: soit-disant avec précaution. Contient colorants, conservateurs, et exhausteurs de goûts.

Souviens-toi comme c'est beau la vie.

Quant au blogueur pour dames, cartésien romantique, nihiliste insensible, donc schizophrène éperdu, que vais-je bien faire de lui? Reste-t-il du jus dans cette orange pressée?
Remugle de fin et effluve de début. Le brouillard avance, je ferme les yeux ça me rassure.
Merde, je me rend compte que la procrastination peut révéler une peur de la réussite. Je parle de la Grande Procrastination, pas celle qui te fait cliquer sur tout les liens de Wikipédia au lieu de ranger ta chambre, je parle de la petite voix qui te dit "oh, on verra dans une prochaine vie!"

Petit j'avais forgé cette armure le lave et de fer. Un cœur en Téflon® : fluoré, doux, facilement déformable, semi-cristallin, semi-opaque et blanc. J'avais l'épée qui me protégeait des larmes et des traitres. I, Robot. Ailes déployées qui recouvraient ma Terre.
Allons, allons, jetons la plume de jeune homme torturé.

L'heure est bientôt venue de courir pieds nus sur une champ de mine à toute allure.
Et le pire, c'est que je sais que je vais m'en sortir. Comme d'HABITUDE.

Je déteste les gens fatalistes. Meilleurs vœux.

dimanche 4 janvier 2009

" La peau humaine des choses, le derme de la réalité, voilà avec quoi le cinéma joue d'abord."





Sous ce titre digne d'une conversation entre amis au Quatorzième Festival du Cinéma Ouzbek de Joinville-le-Pont, dans un genre de repas "convivial" qui commence au Gewurztraminer et fini par une verrine rhubarbe-topinambour, se cache une envie de faire un petit bilan de l'année cinématographique passée.

Voilà plus d'un an et demi que je travaille dans un cinéma. Dix-huit mois que je profite de cette gratuité culturelle pour combler ce pan lacunaire de mon savoir, et plus simplement pour me faire plaisir.

J'en ai vu des films! Des bons, des moins bons, des vomissables, des drôles, des cons, des supports à la branlette intellectuelle, des expérimentaux, des classiques, des populaires.
Ayant le privilège de travailler avec des cinéphiles vraiment aguerris, j'ai vogué au gré de leurs conseils en me forgeant bien sûr ma propre opinion, pas toujours en adéquation avec la leur, soit-dit en passant.

Par manque de temps, je n'ai pas pu voir un grand nombre de films qui auraient mérités d'être vus, je me rattraperai cette année.

Quoi de plus éloquent que des petits "tops" pour faire le bilan d'une année de cinéma?!

Mais un "top" sans "flop", c'est pas drôle. Et puis, vu le nombre de bouses que j'ai été amené à voir pendant les pauses, il y a matière à faire un classement des déceptions 2008. Le critère n'est pas seulement la "pourriture" du film, mais aussi les attentes qu'il suscitait, le potentiel non exploité, et donc la déception engendrée.



FLOP 15



1 Disco : atteinte à un genre musical entier! Crime culturel, bouffonnerie sans commune mesure. AUCUNE EXCUSE.


2 Astérix aux Jeux Olympiques :affligeant au plus haut point, même si on ne s'attendait pas à du Chabrol...


3 Phénomènes :ça va faire faire pile 10 ans que Shyamalan n'a pas fait un film regardable, il va falloir songer à la reconversion ou à une très profonde remise en question.


4 Spartatouille : je n'ai pas tenu plus de 15 minutes.


5 Hitman: Interdit au + de 13 ans


6 Cloverfield : Une des fins les plus bâclées de l'année. Et puis c'est nul, tout simplement.


7 Benjamin Gates et le Livres des Secrets: Nicolas Cage est le pire acteur américain des 2000's!


8 Jumper : Billy Elliot vs Anakin Skywalker avec Shaft pour arbitre...


9 Un château en Espagne : je n'avais rien à faire entre 11 et 13...


10 Redacted: Le potentiel est là, mais en y réfléchissant bien, De Palma est à côté de la plaque. Vraiment dommage.


11 Soyez Sympas,Rembobinez : Il est sympa Gondry, mais les bonshommes en cartons style pub SFR, ça va 5 minutes. Un film qui "ne mange pas de pain" comme dirait maman.


12 Jackpot : Je ne m'en souviens plus, ça veut tout dire.


13 Eldorado : 2008 a surtout été marqué par ce nouveau souffle du cinéma belge (Bouli Lanners, François Damiens, frères Dardenne...) mais le délire prolétaire nostalgique post-Jacques Brel, plat pays et consanguinité: trop peu pour moi...pour l'instant.


14 Tonnerre Sous les Tropiques : Fausse satire qui tombe dans les travers de ce qu'elle dénonce.


15 Quantum of Solace
: C'est vraiment insupportable les films d'actions hollywoodiens.


Top 20


1 There Will Be Blood : période de l'Histoire fascinante, portrait troublant, Daniel Day-Lewis magistral, Paul Thomas Anderson en parfait chef d'orchestre. Et pourtant, ce film a fait chié tout le monde!

2 Into The Wild: déjà culte, déjà commenté et-recommenté, je m'abstiendrais donc.

3 No Country for Old Men: génial, c'est tout.

4: Valse avec Bachir : Vous savez ce que j'en pense.

5 : Sakuran: Une tranche de Japon acidulée

6 : Appaloosa : Hommage délirant aux films de genre.

7: Tokyo ! : Tokyo comme prétexte aux divagations de 3 bons réalisateurs. Et Gondry qui ne fait aps de bonhommes en carton en prime. A voir sous l'emprise de soleils artificiels.

8: A bord du Darjeeling Limited : J'ai découvert ici Wes Anderson, et j'ai tout de suite adoré, c'est rapidement devenu mon réalisateur préféré devant Tarantino, Coppola, Burton et compagnie, oui oui!. Quelle fût ma surprise en visionnant les précédents films d'Anderson: Darjeeling est d'assez loin le moins bon de tous...

9: Le bon la brute et le cinglé: Envie de crier au génie! Les gens ne se rendent pas compte. Les coréens sont loin.

10: Sweeney Todd : Burtonissime, pari risqué mais réussi.

11: The Dark Knight : Le seul bon film d'action américain, et non des moindres

12: Entre les murs: j'ai aimé et j'assume. Même si il y aurait beaucoup à redire.

13: Juno : On en a fait tout un foin pour pas grand chose, mais film fort sympathique tout de même

14: Burn After Reading : Très drôle mais ne parvient pas à passer au palier supérieur. Humour post-guerre froide très efficace et bon cabotinage d'acteurs en pleine forme. A voir.

15: Vicky Cristina Barcelona: Très agréable, mais ne peut prétendre à plus. C'est un très bon film érotique en fait. Donne furieusement envie de faire l'amour sur le champ, la salle de cinéma devenant alors un contexte très frustrant.

16: La guerre selon Charlie Wilson : un bon film pour qui sait apprécier les blagues d'historiens sur l'invasion russe en Afghanistan en 1980

17: Deux Sœurs Pour un Roi : Encore un bon film érotique, un titre digne d'un programme nocturne sur RTL9, mais surtout la passionnante histoire du plus libidineux des Tudors : Henry "Mediaval Pimp" the Eighth, King Of England, Lord of Ireland.

18: Broken English : Bon film mais pas facile à apprécier si on n'est pas UNE trentenaire de classe sociale moyen + un peu perdue dans le modèle social imposé en 2008. Pour rigoler, autant regarder 2 Days in Paris

19: Ken 1 : l'ère de Raoh: HA-DO-KEN!!! Non ne ris pas!

20: Reviens-moi: Surprenant...en bien.

Et puis Paris, sinon on va m'accuser d'enterrer le cinéma français. Mais c'est pas de gaité de cœur.


Films que je'aurais aimé voir

1 Lust , Caution

2 A sweddish love story

3 The Visitor

4 Hunger

5 La cité des Hommes

6 Gomorra

7 L’art de la pensée négative

8 Haïti chérie

9 Les citronniers

10 Les 7 Vierges

11 Le voyage de Primo Lévi

12 Wackness

13 Le premier jour du reste de ta vie

14 Retour à Gorée

15 Peur du Noir

16 Bons baisers de Bruges

17 L’Orphelinat

18 3h10 pour Yuma

19 Johnny Mad dog

20 Moscow, Belgium




Et vous, quel est votre Panthéon cinématographique?