dimanche 1 février 2009

Jet d'acide


Mais regardez moi ce cliché puant, illustrant un film qui l'est non moins (à mon avis). Non mais sérieusement, cette image digne d'un paquet de Kinder édition spéciale SPA et Discrimination Positive. Et oui, je parle de ce film dans lequel même LE CHIEN est à moitié noir, et tout à fait mourant: Sept Vies.

Je ne suis pas du genre à cracher sur tout ce qui bouge, je ne suis pas un aigri ou un élitiste mais là c'est trop. Voilà que les gens me sollicitent dans la rue, "mais Paya, à ce qu'il parait t'as pas aimé Sept Vies, pourquoi tant de haine?" chose à laquelle je répondais par un haussement d'épaules et une moue peu significative, voire un bâillement.

Bien sûr, "tout les goûts sont dans la nature", mais il serait tant de la protéger un peu la nature. Je reconnais l'efficacité de ce film, vu qu'à la sortie de la salle, la plupart des êtres humains chialent ou veulent s'inscrire au Don du Sang.

Mais alors: où le bât blesse? Un peu partout à vrai dire.

Commençons par le moins pire, à savoir le jeu des acteurs. On ne peut pas reprocher grand chose à Rosario Dawson, si ce n'est son teint tout à fait ignoble, mais c'est voulu par le film. Quant à Will Smith, à l'instar de sa partenaire, il fait son boulot, ni plus ni moins. Le hic, c'est qu'il semble que sur le contrat des acteurs, une clause stipulait "faites chialer les violons, baignez dans le pathos jusqu'au cou, ne changez pas de registre, et surtout: AUCUNE NUANCE dans votre jeu, merci d'avance". Les pauvres, avec le respect que j'ai pour eux, ils ont fait leur devoir, et plutôt bien.

Le vrai problème: c'est la réalisation et le scénario. Entre un réalisateur italien de seconde zone à la filmographie tout à fait hasardeuse et le scénariste de...Sabrina l'apprentie sorcière (!!!) la fine équipe était au complet.
Couleurs moches et effets de flou et de zoom grossiers, la réalisateur prend la spectateur passif par la main pour lui montrer ce qui est bien ou pas bien, beau ou pas beau. Et c'est cette dualité manichéenne qui guide la filme tout du long.
Ce long métrage dont l'élément déclencheur n'apparait qu'à 20 minutes de la fin, sûrement dans la volonté d'entretenir un pseudo-suspens, est outrageusement moralisateur. Oui, outrageusement. Ça suinte les valeurs judéo-chrétiennes d'un autre siècle, la vieille Amérique bien pensante et sclérosée que j'espérais enterrée à jamais. Le Bien et le Mal, le Destin, Le Jugement, La Punition, La Récompense, le Culpabilité, la Rédemption voilà les seuls thèmes du films. Ah oui, saupoudrez un peu d'Amour, j'avais oublié.
Mais si le dessein du film est moralisateur, le moyen lui, est pathétique au sens premier du terme. Et ça c'est encore pire.

Ce personnage de Will Smith, héroïque, quasi messianique, fort mais perfectible, qui agit par simple bonne conscience, dans le total don de soi et sans rien attendre en retour,;et bien il attendri la jeune demoiselle en fleur, touche la ménagère fan d'Harry Roselmack, et fait réfléchir le Bad Boy qui regardait Le Prince de Bel Air en primaire.

D'un côté c'est bien. Mais ce film, qui procèderait presque d'un diktat des valeurs morales sous forme d'un douce propagande culturelle diffusant une idée universelle du Bien et du Mal, parole d'Evangile, m'a terriblement gêné.

Sans forcement aller jusque là, c'est un un putain d'attentat à la capacité de discernement du spectateur mélo horriblement poussif comme il faudrait ARRÊTER d'en faire.

[Oui, je me sentais seul.]

18 commentaires:

Anonyme a dit…

oh t'es sévère tout ça part d'un bon sentiment. j'avoue avoir été horripilée du début à la fin par le faciès de will, sans parler du dénouement qu'on attend sans cesse et qu'ils finissent enfin par pondre à la fin, nous laissant (et si tu nies c'est que tu es un mythoman) avec une petite boule qui fait mal dans la gorge parce qu'on ne veut pas montrer qu'on a été ému.

ah JE T'AI CERNE HEIN. ou pas

Paya a dit…

Oui je suis un homme sans pitié.
Mais je jure que je n'ai pas été ému le moins du monde par Sept Vies, pas une seule seconde.

Anonyme a dit…

c'est plutôt concernant les noces rebelles que j'ai eu envie de jeter ma chaussure dans l'écran tellement c'était vomitif.

nous n'avons décidément pas les mêmes gouts, c'est déplorable :'(

Anonyme a dit…

moi j ai été très ému, j ai presque pleuré, bon ok j ai un peu pleuré,j ai vraiment aimé ce film donc je ne suis pas d 'accord avec toi mais pas du tout
après ton article est bon , c est la raison pour laquelle je n engagerais pas un commando de roumains aguerris moches et sensibles ayant pleuré pour 7 vies qui te défonceront la gueule rue de la soif certainement pour t apprendre à avoir un coeur de glace, un coeur adamantin
qui ne font pas comme un king cone à la noix de coco.....

ps: rosario épouse moi stp
ps2: will , donne moi ta femme stp
ps3: payou mon aimé tu m as meme pas vu jeudi c scandaleux , je ne t aime plus pendant deux minutes du coup

Paya a dit…

David: quand même toi qui à vu The Visitor. C'est aussi un film qui parle de sacrifice, même si c'est à une moindre échelle. Ça parle de sauver la vie d'un inconnu ect. Mais je préfère qu'un prof coincé joue du djembé dans un parc avec des rastas, c'est bien plus honnête que des refiler sa prostate ou je ne sais quoi à des types que tu juges BONS selon des critères monolithiques, immondes et dépassés.
C'est vraiment cette notion de Rédemption qui me donne envie de vomir. "Tu as volé un carambar, alors va aider la grand-mère à traverser la rue pour te racheter". Malus, bonus; enfer et paradis.
+7
MOINS SEPT

Après, libre à toi de vouloir copuler avec Miss Cadavre Rosario mon ami.
(pour jeudi, je t'expliquerais, c'était la galère fois 1000)

Mais pour Sept Vies, je ne lâcherais pas l'affaire et j'argumenterais jusqu'à mon décès, même dans le coma. Toutefois, je ne remets pas en cause les larmes d'un peuple entier qui sont sûrement honnêtes.
Je trouve ça dommage, c'est tout.
Un peu comme de préférer Andros à la compote de Maman, Seal à Otis Redding, la Smirnoff à la Zubrowka

PS: je ne suis pas un adepte de la rue de la SOIF!!! D'ailleurs un type s'y est fait tué l'autre jour.

Paya a dit…

PPS: David, tu soulèves un vrai problème de fond. Car il est vrai que les Roumains de la calle quand ils agissent en comando, aussi aguerris soient-ils, sont toujours moches. C'est comme une horrible fatalité, et ma foi, c'est déplorable.

Anonyme a dit…

C'est gentil de vouloir m'empêcher d'aller voir le film. Tu y es presque arrivé. Mais t'as foiré sur la fin. Pcq je suis une jeune demoiselle en fleur, une fan d'Harry Roselmack, une bad (mouais, ça le fait moyen) girl qui regardait le Prince de Bel Air. Alors, j'irai le voir dans 2 semaines & après, quand je viendrai pleurnicher sur ce même article en disant "Tu avais raison !", tu jubileras !

Syleina a dit…

j'ai pas aimé ce film non plus... je me suis endormie au moins 4 fois (un record). sans intéret. nul? je sais pas si ma pauvre culture cinématographique me permet un tel jugement ma foi...

Anonyme a dit…

"Je ne suis pas du genre à cracher sur tout ce qui bouge, je ne suis pas un aigri ou un élitiste"

Cette phrase pue le doute, accepte ta nature. Et je n'ai pas vu Sept vies. Mais pour ma défense je ne vais pas au cinéma. Quand bien même j'irai il m'a l'air bien nian nian et moraliste à souhait.

Anonyme a dit…

un mec s' est fait tué rue de la soif?? oh mon dieu!
moi qui ai si soif mouhahahahahha
celle la c une dedicace pour toi payou c cado
tu connais mon humour subtil et raffiné,
après j ai aussi pleuré pour the visitor, j ai aussi une pote qui l a trouvé nul parce que stéréotypé;
ce mot doit être banni car tout ca c'est de la branlette et oui je n' ai pas peur de le dire, de l' onanisme de pédants qui affectent le dégoût parce que les thèmes sont moralistes, dualistes, bêtement manichéens et je m 'arrête...
j ai envie de dire au peuple français qui m'écoute certainement et je le dis parce que aujourd'hui je n ai plus mal au dos :
si tu trouves que rosario dawson a une face cadavérique et ne mérite pas notre attention et ne peut susciter un désir vorace , mate la 25e heure de spike lee, mon coeur a fondu pour cette femme,

après dire que des films sont trop stéréotypés et que pour cette raison,ils sont bons à jeter à la poubelle, voués aux gémonies ( très belle expression n est-il pas?) je trouve que c est un peu du snobisme puant

tout comme certains critiques qui s' offusquent en disant 'c est grandiloquent, on n en finit plus ' et donne leur prédilection à des films où on suit des personnages simples aux moeurs simples dans un décor simple où des sentiments latents pour beaucop,tapis au plus profond de l'intérieur des personnages prévalent sur les intrigues ineptes qu'on a l'habitude de voir dans de nombreux films américains, je n'ai rien à dire sur ces films mais je pense que pour des films comme 7 vies, beaucoup s'abandonnent très vite à une diatribe convenue et je ne suis pas d accord et je mets .... wait for it un énorme point d exclamation pour terminer mon plaidoyer mémorable!

ps: payou appelle moi sinon jte coupe tes cheveux
ps2: ta remarque sur les commandos de roumanie est fine et juste

Anonyme a dit…

a oui et quand liras tu pierre et paul????
j attends ton avis précieux...

Paya a dit…

Pamploo aka Pedro Luis pour ceux qui l'ont déjà vu saoul: tu m'a démasqué.

David aka un surréaliste belge qui ne s'assume pas en tant que tel : la stéréotype n'est pas mauvais en soi. Critiquer un film pour cette seule raison c'est "digne d'une conversation entre amis au Quatorzième Festival du Cinéma Ouzbek de Joinville-le-Pont, dans un genre de repas "convivial" qui commence au Gewurztraminer et fini par une verrine rhubarbe-topinambour". Oui je m'auto-cite et alors?

Le problème c'est la MAUVAISE utilisation du stéréotype. Mais quitte à être qualifié d'onaniste par certains, je continuerais de conchier sur les choses BÊTEMENT manichéennes et dualistes à l'extrême, surtout quand elles sont déservies par des moyens hideux de mise en scène.
Quant à dire que tout le monde déverse sa bile sur 7 vies, je ne suis pas d'accord. La plupart des gens voient ça comme un très bon films, et je me sent seul dans mon océan d'acidité.
Et puis cette définition de diatribes convenues, elle ne saurait me seoir, enfin je l'espère. Mais je vois ce qui t'exaspères dans la branlette intellectuelle, c'est aussi mon cas.

Sur ce je vais aller à un Festival de cinéma d'art et essai israélo-palestinien (et c'est vrai en plus!!)

Paix et harmonie

PS: ce brûlot était l'écho d'un mélo mélasse, hélas...

Paya a dit…

Quant à Pierre et Paul, je le lirais quand j'aurais la version In-Folio, écrite à la feuille d'or, entre mes mains graciles.
Nan mais quoi encore?!

Anonyme a dit…

oui alors au téléphone, je t' entendais assez mal et je dois avouer que ton festival d' art et d' essai israelo-palestinien me semblait sorti de ton imagination féconde mais je vois en te lisant que je m'étais trompé,
j ai adoré ta réponse;
pour revenir à pierre et paul, comme je te l 'ai dit au téléphone, tu l'auras entre 'tes mains grâciles', un point de vue plus réaliste me pousse à qualifier tes mains de grêles mais je ne vais pas développer au risque d'endormir le lecteur qui dois déjà être engourdi, tu auras ces deux nouvelles, dis-je,dans le format souhaité, lorsque tu auras écrit une préface me louant objectivement et décrivant en détail pourquoi ces lectures t'ont été agréables et faits pousser des cris d'aise retentissants, et bien sûr avant d 'écrire cette somptueuse préface, tu te dois de faire cette lecture qui te prendra une demi heure pour les deux , et si tu as pris des cours de lecture rapide comme woody allen et que tu peux , comme lui, dire avec aplomb que tu as, grâce à ces cours, lu 'guerre et paix en 20 min,ça se passe en russie', pierre et paul ne te prendront que 5 min

je t 'embrasse avec un respect infini
ps: je rêve de ce moment où tous les deux, nous marcherons dans le luxembourg entre les vieux chênes effeuillés et branchus, fumant la pipe, le regard pénétrant en devisant sur 'le retour d'urss 'de Gide et en terminant sur ce constat sans appel qu'il n'y a rien au-dessus de la littérature.....
bisous mon ti poulet

Anonyme a dit…

Je viens d'aller voir le film... Et je suis déçue. Je n'ai pas du tout été émue tout simplement pcq pour moi, la chute était évidente. Je suis arrivée 5-10 min en retard dans la salle & 10 min après, j'avais déjà fait tout le scénario dans ma tête. Je pensais que c'était le cas pour tlm. Sauf qu'à la fin du film, mes amis m'ont dit "Je m'attendais pas à cette fin": HUM. Vous déconnez ou quoi ? Enfin bon, ça reste beau.
J'ai été voir Benjamin Button dans l'aprem' aussi. C'est beau. Et c'est à peu près tout.

En fait, j'en attendais bcp trop de ces films que tlm (ou presque) proclame comme étant LES films de ce début d'année... Je suis sûre qu'il y a mieux dans les salles obscures en ce moment...

Paya a dit…

Syleina: merci pour ton soutien, ça m'a fait me sentir moins seul

Canelle: idem. Quant à Benjamin Button, je ne l'ai toujours pas vu, mais le constat qui revient souvent c'est "bien, mais pas génial". Enfin bref, je verrais

Anonyme a dit…

J'ai oublié de préciser que la musique séquence émotion contenait une fausse note assez oppressante ! Je suis persuadée que c'est pour ça que je n'ai jms pleuré, ni eu la moindre petite boule dans la gorge !

Anonyme a dit…

L'article que je préfère commenter HUM.

Je viens d'aller voir Slumdog Millionaire & heureusement que j'ai été le voir APRES 7 Pounds & Benjamin Button pcq si j'avais fait l'inverse, j'aurais vraiment trouvé que ces films étaient des daubes.