lundi 6 avril 2009

J'ai fait l'con (suite)


Non je n'ai pas été victime d'un attentat du Betar, j'ai survécu à cette rencontre à haut risque.


Rendez-vous jeudi 2 avril à 20h. Parking miteux devant le cinéma dans lequel je travaille. Regards sceptiques de certains collègues, passant incrédules. Des types barbus et d'autres non, parfois encapuchonés, rejoignent le point de ralliement. Mines patibulaires, regards circulaires.

L'équipe de Dieudonné nous remarque et nous propose de les suivre. Tous d'origine maghrébine, accueillants, même si l'un deux fait au moins le poids d'une Fiat Panda.
On nous annonce que la conférence sur le liberté d'expression tant attendue, sera plutôt un spectacle en fait. Hésitation.

Nous pénétrons dans un vieux bus aménagé de façon spartiate...moyennant 25 euros.
Une quarantaine d'inconscients s'entassent dans le véhicule contigu, que Dieudo baptisa Rosa Parks Bus, sans doute le seul bon mot de la soirée.

Ambiance bon enfant, moyenne d'âge de 35 ans, le spectacle se déroule en accéléré. Je l'ai déjà vu, tant pis, je ris quand même. Les 25 euros y sont pour beaucoup.
Un bon coup de stress quand une moto pétarade près du bus, l'artiste est parfois tendu, donc nous aussi. Surtout qu'un type dans le bus porte un genre de gilet par balle, mauvaise blague, ou goût vestimentaire extrêmement douteux, nul ne le saura jamais.
Une heure après, c'est fini. A part l'ambiance intimiste et quelques vannes adressées personnellement aux spectateurs, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à un canard laqué.


Point de conférence, nous sommes invités poliment à quitter le bus en possession d'une affiche dédicacée.
Quand j'essaye de le lancer sur le débat des élections européennes à venir, il me renvoie un laconique :"on verra c'qu'on peut faire."

Puis il lance quelques remarques justes au sujet de la conscience, de la complaisance, de la passivité, avant de s'éteindre à nouveau.

Le coup de grâce est lancé quand un intrépide l'interpelle au sujet de Bernard Henri-Lévy. Notre ami chocolat, pèlerin de la farce et du bon mot, fuit en rigolant.
"Merci d'être venu" nous lance-t-il avant de grimper dans une Chrysler de la taille d'une chambre d'étudiant.

Et je garde l'image de ce bus rouillé, qui semble s'être embourbé dans des neiges...éternelles.

3 commentaires:

Pamploo a dit…

Hum...Ca sent un peu la frustration (justifiée cela dit) de ne pas avoir eu de réponses à tes interrogations.

Et sinon, concrètement c'est quoi les sous-entendus derrière les origines maghrébines de l'équipe et la Chrysler ?

(oui je suis chiant)

Paya a dit…

Frustration, déception, en effet.
Quels sont les sous-entendus derrière les origines maghrébines de son équipe?
Ça me semble juste un peu en contradiction avec son discours farouchement anti-communautaire.
Après le type s'entoure de qui il veut.

Quant à la Chrysler ou véhicule assimilé. Si il peut se payer ce genre de gros joujou inutile, qu'il ne vienne pas réclamer des fonds pour sa promo. Il suffit qu'il la revende pour qu'il puisse distribuer flyers, affiches and co de Shanghai et Santiago du Chili.
Et puis, qu'il me rende mes 25 euros!!!

Bidule200 a dit…

J'ai été dans ce bus le 7 mai dernier. Un peu déçu moi aussi, par ce spectacle en accéléré et ce côté "tournée de promo".
L'ambiance était pourtant vraiment détendue, je me moque toujours autant des individus qui préfèrent perdre leur temps à être pris en photo avec leur idole plutôt que d'échanger quelques mots sur ce qu'on fout justement là, ensemble.

Pendant la séance de dédicace, il m'a reconnu. J'étais venu le soutenir à son procès, un lundi matin de février. Il venait de se faire interdire de jouer par le maire de Saint-Benoît.

J'ai acheté son DVD (promo "spéciale" à 10€). Je l'ai regardé, et pas énormément ri.
Le rythme et la mise en scène sont très loin de 1905 ou du Divorce de Patrick. Peut-être aussi que je commence à m'habituer à ses personnages, mais en tout cas il est bien plus à l'aise à La Main d'Or, comme on peut le voir sur les vidéos de Labanlieuesexprime. Les deux compte-rendu des affaires Le Pen et Faurisson sont vraiment à se pisser dessus.

Je maintiens que c'est toujours un des humoristes les plus drôles de notre époque. Par défaut, car Desproges et Coluche sont morts depuis bien longtemps.

Je maintiens également que rien que pour les remous qu'il provoque dans notre société, il est de bon ton d'aller le voir. La magnifique banderole "Nous disons NON au racisme et à l'antisémitisme" que notre bon maire avait suspendu sur toute la façade de l'Hôtel de Ville spécialement pour la venu du comédien, ça c'était drôle.